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( Suite )
F) NORIZUKE : Collage
Sûr de la propreté de ses surfaces internes, de l'absence de trou ou d'aspérité sur la couture , de la parfaite empreinte de la lame, le SAYACHI peut de nouveau assembler ses lattes de bois .
Pour le collage , un riz cuit datant de 2 ou 3 jours , malaxé avec de l'eau donnera de la colle de riz nommée SOKUI . Cette colle est utilisée car elle est forte et ne contient aucune moisissure .
Toutefois , elle n'est pas assez forte pour prévenir l'éclatement de la zone d'encollage notamment lors du nettoyage .
La colle de riz est obtenue en amalgamant le riz cuit avec un peu d'eau , le tout étant mélangé à la spatule en bambou , et en quelques minutes le riz se transforme en pâte gluante (cf illustration 1 ).
Le SAYACHI encolle les cotés des deux parties du fourreau , sur toute la longueur , puis les assemble . Ensuite , il " enlace " les deux parties collées avec une corde qu'il serre entre ses dents . ( cf illustration 2 ) .
Le maintien de la corde dans sa bouche est motivé par le besoin d'utiliser les deux mains pour serrer les pièces de bois et également les tourner à toute vitesse .
Il noue la corde après l'avoir entièrement enrouler autour du fourreau , puis il effectue la même opération avec les deux morceaux formant la poignée de bois destinée au sabre .
G) ARAKEZURI : Rabotage grossier de l'extérieur du fourreau
Une fois la colle sèche , le SAYACHI s'attaque à l'extérieur du fourreau . Il s'occupe d'abord de l'embouchure et à l'aide d'un couteau lui définit la section géométrique choisie pour l'occasion .
Ce choix porte essentiellement sur la relation hauteur-largeur , l'épaisseur inhérente à la lame reçue par le SAYA et pour finir la configuration qu'il souhaite donner à ce fourreau .
La forme la plus populaire du moment est la forme octogonale ( cf illustration 3 ). Le SAYACHI doit choisir l'angularité plus ou moins abrupte du fourreau qu'il construit, ensuite il affine ou non les arêtes de l'octogone . La forme angulaire choisie doit être identique sur toute la longueur de la saya .
Les autres finitions sont présentées sur l'illustration précédente .
Chaque fourreau doit être adapté aux différentes lames qui lui sont destinées . Par exemple , une vieille lame mince aura un fourreau plus svelte qu'une robuste lame moderne . La courbature de la lame aura un grain de bois aussi harmonieux que possible . Le SAYACHI insère la lame , la poignée étant déjà fixée .
Il rabote ensuite toute la surface externe du fourreau remontant vers l'embouchure déjà réalisée . Cette finition sur le fourreau et la poignée est toujours réalisée avec la lame insérée dans le SAYA .H) NAKAKEZURI : Fin rabotage de l'extérieur .
Après le rabotage grossier du stade précédent , le SAYACHI entreprend le rabotage fin de la surface externe . Après ce passage , les huits faces de l'octogone sont parfaites , lisses , clairs et propres .
Le SAYACHI insiste particulièrement sur la jonction entre l'embouchure et la poignée .
I) MEKUGI-ANA-AKE : Rivetage de la poignée
La lame est fixée sur la poignée par un rivet en bambou appelée MEKUGI , passant dans un trou MEKUGI-ANA que le forgeron aura au préalablement percé . En tenant la lame comme sur l'illustration 4 ,
Le SAYACHI marque l'emplacement du trou sur la poignée en pointant l'orifice , puis utilisant un pointeau , il perfore le bois tendre de la poignée ; une des deux faces devra présenter un orifice légèrement plus large que l'autre , permettant ainsi au rivet un positionnement ferme .
La finition du trou se fait avec un petit poinçon ( cf illustration 5 ) .
J) SHIAGEKEZURI : Rabotage de finition
Avec un minuscule rabot, le SAYACHI court partout sur la surface complète du fourreau une dernière fois . Il manipule le fourreau avec un gant en coton blanc , et recouvre son établi avec du tissu .
Le HO est un bois doux à travailler mais justement lorsqu'il est complètement fini , tout heurt un tant soit peu violent pourrait créer de préjudiciables éraflures .
Utilisant un petit couteau , le SAYACHI biseaute le dessus et le fond du fourreau encore indemne .Tout le fourreau est dorénavant taillé , lisse , harmonieux et sans accroche .K) FUKUROHARI : Recouvrement du fourreau avec du papier ( préparation )
Un papier d'emballage est utilisé pour entourer le fourreau et lui permettre de gagner sa destination finale . Ce papier , à structure assez rugueuse nommé NISHI NO UCHI , nom tiré de son lieu de fabrication ( une place de la préfecture d'Ibaraki ). C'est un papier très résistant comme ceux utilisés pour les ombrelles .
Le papier est enroulé en spirale autour du SAYA pour être hermétique et protecteur , parfaitement serré et demeurant cependant facile à enlever ( cf illustration 6 ).
L) SHIAGEMIGAKI : Polissage de Finition
Après avoir préparé puis oté son papier , le SAYACHi finit son travail par un polissage du fourreau .
Avec une pierre de sa fabrication constituée de pièces de TOKUSA , qu'il a faites bouillir , puis coupées en morceaux assez plats et collées sur un bout de bois , il passe sur l'intégralité de la lame obtenant un meilleur résultat qu'avec le plus fin papier de verre qui soit .
Il recommence la même opération avec un morceau de bois identique mais usagé ( 5 à 6 utilisations précédentes ) donc moins abrasif mais qu'il accompagne d'une légère couche d'IBOTA . Avec pour résultat un fourreau poli, brillant , complètement fini et qui , de plus , est ciré ( cf illustrations 7 & 8 ).
Le fourreau est alors de nouveau enveloppé dans son papier et renvoyé au forgeron ou au polisseur .FIN .
AH NON !
Juste un petit complément avec le nom des principaux artisans du sabres japonais :
Les ARTISANS du SABRE JAPONAIS Le Fondeur Le Forgeron Le Polisseur L'Artisan du HABAKI L'Artisan du Fourreau Le Graveur de HORIMONO L'Artisan des Tissages L'Artisan de la TSUBA
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Chapitre 6 : Naissance du Sabre |
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